En 1946, année de l’ouverture de la pouponnière, les chercheurs et cliniciens de la petite enfance, quelle que soit leur nationalité, commencent à peine à prendre conscience des carences suscitées chez les enfants par leur séjour en collectivité ; et il existe encore très peu d’articles sur les facteurs qui permettraient de rendre ces instituions moins carentielles pour les enfants.
Dans ce contexte, Emmi Pikler parvient à concevoir une pouponnière, lieu d’accueil de nouveaux nés et de nourrissons, qui non seulement évite les carences affectives mais garantit un développement harmonieux de chaque enfant dans une « atmosphère thérapeutique ».
« Lorsqu’on lui a confié la création de cet Institut, E. Pikler avait pour projet d’offrir à ces enfants des conditions de vie qui ressemblent le plus possible à ce qu’ils auraient trouvé d’essentiel dans une famille pour assurer les bases de leur personnalité. Mais, d’emblée, elle eut aussi le souci de ne pas leur donner l’illusion que les personnes qui s’occupaient d’eux pourraient être leurs parents, car ces enfants étaient amenés soit à retourner dans leur famille, soit, pour la plupart à être adoptés. »
Miriam Rasse (psychologue clinicienne, directrice de l’APLF de 1990 à 2018).